#HANDISPORT – accessibiliser le karting, c’est le défi de Planète Handisport depuis 10 ans

Depuis 2010, PHS développe des kartings adaptés aux personnes paraplégiques, tétraplégiques et bientôt aux personnes atteintes de déficience visuelle. Zoom sur l’évolution de la branche mécanique PHS avec Emmanuel SENIN, Laurent TRONNET et Jérémy DUSSAUD.

©Pôle Mécanique Alès-Cévennes

Laurent TRONNET, mécanicien en chef du team PHS-Mécanique nous parle des améliorations faites sur les kartings.

 »A l’association, nous avons deux configurations de karting : une pour les paraplégiques et une pour les tétraplégiques. 

Pour les paraplégiques, nous sommes sur un châssis et un baquet classiques. La différence, c’est que nous allons attacher le torse dans le baquet pour qu’il soit bien tenu en cas de gros coup de frein, qu’il ne parte pas en avant et qu’il ne s’écrase pas sur le volant. Nous allons également immobiliser les jambes pour éviter qu’elles ne bougent et ne s’écartent. Les plus gros changements concernent les commandes. Pour exemple : à droite, nous avons la poignée de frein sous le volant qui va actionner le frein arrière et à gauche l’accélérateur. 

Sur le karting adapté à la tétraplégie, il y a un peu plus de modifications. C’est un baquet haut qui vient maintenir le haut du corps avec un harnais qui va permettre au pilote de ne faire qu’un avec la machine. Les jambes sont elles aussi solidarisées au karting.

Pour la direction, il nous a fallu compenser le manque de motricité de leurs membres. Ils ont donc des fourches sur le volant pour pouvoir le tourner. De plus, nous avons un moteur qui va assister la direction. Cet élément est relativement léger, c’est un moteur assisté de Renault Twingo. Et pour l’accélérateur et le frein, on a un  »tiré-poussé ». Quand le pilote pousse son bras vers l’avant, il actionne le frein et en tirant vers l’arrière il actionne l’accélérateur. Les tétraplégiques ont un bras plus fort que l’autre. Il nous a fallu prendre en compte cette donnée, nous avons donc un karting avec la commande frein-accélérateur à droite et un autre avec la commande à gauche. Ce qui permet une certaine forme de polyvalence par rapport au handicap. Dans tout ça, le travail le plus important, c’est de mettre le pilote dans des conditions où il se sent le plus en sécurité possible. »

Des évolutions conséquentes dans le monde du karting selon Jérémy DUSSAUD.

Jérémy DUSSAUD fait parti de ces personnes passionnées et passionnantes que nous pouvons retrouver sur les journées PHS. Ancien pilote professionnel de karting, Jérémy évoluait à l’international. En 1992, il est victime d’un grave accident de karting le rendant tétraplégique. Suite à cet accident, les durites  »aviation » sont devenues obligatoires sur tous les circuits de France.

Entretien avec Jérémy DUSSAUD : 

‘’Par rapport à quand je roulais, il y a eu de grandes évolutions sur les karting. Le progrès est bien présent. Nous pouvons faire référence aux moteurs. Maintenant, ils ont un embrayage, ce qui leur permet de rester actifs et de ne pas caler. Avant, ce n’était pas le cas. On devait soulever le châssis à l’arrière et il démarrait par la compression. Un peu comme le kick d’une moto. Une autre évolution majeur à relever, c’est la direction assistée. Ce nouveau détail est très important puisqu’il permet à des personnes comme moi, atteintes de tétraplégie de tourner le volant de ces engins sans trop peiner. Toutes ces évolutions ont simplifié le karting et l’ont rendu abordable. Ce qui nous permet, à nous personnes handicapées, d’utiliser le matériel et de faire du karting, avec une assistance à côté tout de même.

J’ai repris le karting, il y a deux ans grâce à PHS. Remonter sur un karting a été un énorme bonheur. Des sensations oubliées sont revenues dès le premier contact avec la machine et dès les premiers tours de roues. Évidemment, les sensations diffèrent un peu de celles que j’ai connu en compétition de haut niveau. Maintenant, il faut que je réapprenne à conduire avec une main et de l’autre à actionner le frein et l’accélérateur. Mais c’est magique, il y a 10 ans de ça, ce que PHS fait était tout bonnement inimaginable.’’

Prochain rendez-vous, septembre 2021.

La prochaine étape pour la branche mécanique de PHS sera les premiers tours de roues en karting pour les personnes atteintes de déficience visuelle. Emmanuel SENIN, Fondateur-Président de PHS, nous donne rendez-vous en septembre prochain pour des essais. 

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